La « team Camenberg » était présente à Malte non pas pour des vacances mais pour une coupe du monde de swimrun à Otillo.
Benjamin CORNUEL et Marie VAN GOETHEM nous raconte leur périple de 30km de cap et 9km de nat.
» On l’a fait… une aventure de dingue !
En s’inscrivant on pensait que le risque était de se retrouver à admirer le fond de l’eau et les poissons jusqu’à en oublier la course et de prendre des coups de soleil en courant… On y était pas du tout , mais alors pas du tout.
Les prévisions météo étaient dégueu, la veille, on savait à quoi s’attendre surtout qu’on commence à nous dire que la natation de « Paradise Beach » était annulée : trop dangereuse… 65 km/h de vent, forcement, ça ne facilite pas les choses.
Dimanche matin, 5h30 : réveil !
6h : le petit déj est pris, jusque là, tout va bien, le rendez-vous est à 6h30 et on a 10 min de voiture.
6h05 : première galère, je dois mettre les lentilles de Ben qui n’en met jamais… mais indispensable pour la course. On dirait qu’il met toute son énergie à fermer ses yeux dès que la lentille arrive… mais ça finit par passer.
6h29 (c’est pas organisé par des suédois pour rien), le bus part … et arrive à La Valette ou nous partirons à 8h00 pour un swimrun de 30km de cap et 9km de natation.
On se dit encore à ce moment là que ça va ressembler à Crozon et qu’en 5h30 c’est plié …
Juste avant le départ je remarque quand même que sur 200 équipes, on est les seuls sans plaquettes et sans pull boy… est-ce que c’était vraiment la bonne stratégie ?
8h00, c’est parti ! Ça part vite, le premier km est avalé en 4min18 et je me dis que je ne vais jamais tenir le rythme…
La première natation arrive, je pars devant sur la nat et on se fait défoncer par une bonne dose de binômes qui bourrinent avec leurs grosses plaquettes, ils n’ont pas encore mal aux épaules eux… Heureusement, l’eau est super bonne.
La suite se passe bien, on s’alterne sur les natations, l’épaule de Ben tient le choc et il nage super bien !
Les mises à l’eau sont costauds et paf, le genou de Ben tape dans un rocher, il me dit que ça va…
On avance bien sur les chemins détrempés par la pluie jusqu’à … la boue.
Des montées et des descentes de boues, ça glisse, ça tombe, et surtout, ça colle : je perds mes chaussures un nombre incalculable de fois, je me fais engueuler parce que je « n’avais qu’à serrer mes lacets », nos pompes pèsent une tonne, on a de la boue partout, et là, une seule chose à faire, ne pas toucher ses lunettes de nat sinon c’est fini. Je commence à douter, j’ai mal aux chevilles, je sens que ça va être dur.
La natation suivante est un vrai calvaire, le vent s’est levé, les vagues nous baladent, on boit des tasses d’eau de mer quand les vagues cassent et à la sortie de l’eau, c’est le drame.
Ben veut faire une pause au ravito, il est plié en 2 par des crampes d’estomac et cette histoire dure bien 20 min : il marche, il s’arrête, il râle, il marche, il s’arrête, il râle et moi je désespère. 20 équipes nous passent devant. La team Camembert frôle la dépression mais en regardant le paysage, magnifique, je me dit qu’on a quand même de la chance d’être là.
On atteint la natation suivante, je passe devant et le tracte jusqu’à la berge d’en face : ce petit moment de détente, pendant lequel un jacuzzi nous suivait probablement …ça lui permet de refaire surface et c’est reparti !
Ravito suivant, je grille Ben entrain de s’enfiler 2 tranches de cake à toute vitesse, je le fusille du regard et il comprend qu’il n’a plus le droit de se plaindre de son ventre … évidemment, ça ne loupe pas, son estomac recommence à faire des siennes mais ça fait 6 heures qu’on se bataille avec cette course.
Je regarde derrière, personne : comme à mon habitude je dis à Ben qu’on est derniers, je lui fait le coup à chaque fois…
Et là, devant, un binôme mixte !
Allez savoir pourquoi, on réussit à les doubler et à partir de là commencent les cotes : je me dis que c’est le moment où jamais de gagner du temps et coup de bol, mes jambes sont au top. J’accroche Ben à la longe et, un à un, je me fixe de rattraper le binôme de devant en tirant le plus possible sur la longe.
On repasse 9 binômes, il reste une natation avec une mise à l’eau sous contrôle, il faut sauter du bout d’un ponton entre les séries de vagues qui arrivent par 3… et ensuite 200 m de rouleaux pour arriver à la plage !
On ne s’aperçoit même pas en arrivant que le vent a arraché la ligne d’arrivée, qu’il n’y a plus de sono mais on est tellement contents d’avoir réussi, au bout de 6h51 !
37 ème binôme mixte sur 78.
Inespéré dans ces conditions… on s’est inscrit à l’Otillo de Croatie le soir même: rendez-vous le 19 avril 2020 à HVAR ! «
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