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Camping avec Patrick CHIRAC ou Philippe LUCAS ?

A ceux qui m’ont demandé si j’avais vu le reportage Intérieur Sport , sur Philippe LUCAS, je répondrais oui, bien sur (les reportages de qualité sont trop rares).

Sans vouloir raconter ma vie (ceux qui me connaissent ou qui vont sur mon profil Facebook, savent que je ne suis pas trop friand de cela), je dirais quand même en préambule.

Philippe LUCAS, je suis allé le voir entraîner à Saint Germain en Laye (j’avais d’ailleurs été quelque peu déçu car il n’y avait pas eu de coups de gueule – il était même quelque peu en retrait de son groupe). Je me suis également déplacé à Antibes voir entraînement d’Alain BERNARD et son coach Denis AUGUIN (j’avais été viré assez (trop) rapidement du bassin)).

Je suis allé voir la sélection américaine de natation (du très beau monde dans l’eau!) juste avant les JO d’Athènes à Colorado Springs, USA, en 2004, en plein test lactate avec leur physiologiste Genadijus SOKOLOVAS (merci à l’équipe de télévision française présente ce jour là de m’avoir fait passé pour quelqu’un de chez eux).

J’ai passé 6 mois aux USA à sillonner les spots et les entraîneurs de renoms (principalement à Boulder : une vingtaine de séances de spinning avec Dave SCOTT (6x vainqueur Hawaii), discussion avec Frank SHORTER (champion olympique de marathon), avec Joe FRIEL (auteur de Triathletes Training Bible), avec Andy PRUITT, 20 ans consultant chez SPECIALIZED, bu quelques bières avec Tony et Tim DE BOOM, 2x vainqueur Hawaii) observer les séances de Siri LINDLEY, Wolfang DITTRICH, Cameron BROWN, Loretta HAROPP, Simon LESSING,…)

Beaucoup de diners à n’en plus finir de parler entrainement avec Frank BIGNET (ancien triathlète de haut niveau et DTN de la FFTRI de 2009 à 2017)

Mais pour moi, ma meilleure expérience et fierté, car l’un des premiers entraîneurs européen à aller à son contact, j’ai passé une semaine avec le squad de l’Australien Brett SUTTON (je ne liste pas la liste de titre qu’il a pu avoir en triathlon) en Suisse. (Tout cela sur mes deniers personnels juste pour le signaler).

Bref 2/3 trucs qui marquent pas mal en temps qu’entraîneur, et qui permette d’avoir une bonne idée des charges entraînements, la capacité de résilience, de sacrifices pour atteindre le plus haut niveau, et qui au passage, m’ont appris bien plus que toutes les formations fédérales, universitaires, ou jeunesse & sport, auxquelles j’ai pu participer ou être formé, sur le triathlon et le sport en général.

Donc je ne suis (plus) surpris quand je vois ce genre de reportage. La natation longue distance (en eau libre et en bassin) est riche en entraînements où beaucoup quitteraient le bassin dès l’annonce de la séance. Et cela ne date pas d’aujourd’hui.

Pour les plus curieux, tapez sur Google «  Mark SCHUBERT, animal lane », où vous verrez des 20 000m (il n’y a pas d’erreur de frappe) chrono , ou des 10x1500m.

« Erik VENDT recalls doing a set with Ocean State Squid coach Josh Stern. The two had heard of an open water swimmer doing 20 x 1000 and decided to do 30 x 1000. The SCY interval was 10:30, holding under 10:00.

“The purpose was to show what I was willing to do to get better. I did the first 22 holding under 10 minutes and started slipping on No. 23. On 25-29, I just blacked out and was on auto pilot.” As No. 30 approached, Stern decided the entire team (including uber-competitive sprinter Nick Brunelli) would swim Vendt’s last 1000 for time. “I went 9:53. That was a tough one,” he says.

Comme le souligne Philippe LUCAS, ses nageurs préparent des courses de 2h00 ou la victoire peut se jouer sur quelques centièmes (Aurélie MULLER sur l’arrivée du 10km (idem en triathlon, aux Jo de Londres, il a fallu voir la photo finish pour savoir si Nicola SPIRIG ou Lisa NORDEN avait gagné, après 1h59’ de course)), donc cela passe par développer une grosse condition aérobie, pour pouvoir nager fort longtemps et être capable de répondre aux attaques.

Après s’envoyer des grosses charges dans l’eau permet aussi de se blinder mentalement, en sachant que sans doute, ses principaux adversaires ne font pas de séries aussi difficiles. Certaines séries sont d’ailleurs uniquement conçu pour travailler le psychologique plus que le physique/physiologique.

Benjamin SANSON (le meilleur nageur avec Graig WALTON sans doute que le monde du triathlon ait connu) était parti s’entrainer 18 mois en Hongrie, avec Tamas DARNYI car son père considérait que les entrainements en France n’était pas assez difficiles. (Il était pourtant passé par le pole haut niveau de Font Romeux, où ils ne sont pourtant pas réputés pour barboter). Axel REYMOND s’envoie lui aussi un volume important – il y avait eu aussi un reportage Interieur Sport sur lui. Disons que comme il n’y a pas d’impact dans l’eau, le système squelettique subit moins de contraintes que dans d’autres activités, donc la limite de travail est (presque) infinie.

Une règle de base aprise au contat de ces personnes. Il savent que :

« Le seul lieu où Succès vient avant Travail, c’est dans le dictionnaire »

Après oui, une piscine de camping – mais on fait avec ce que l’on a. (la sélection algérienne de natation s’est souvent entraînée dans des piscines d’hôtels de 15m non chauffées).

Brett SUTTON m’a appris :

« There are no poor facilities, only poor attitudes »

Quand on demande aux norvégiens (STORNES BLUMMENFELT, IDEN, ) comment ils se sont préparer pour faire 1/2/3 sur la coupe du monde WTS des Bermudes en 2018 et l’habitude à la chaleur, ils répondent qu’ils se sont entrainer principalement (35h00 la semaine) en indoor ou encore Lionel SANDERS qui fait 2 à Kona en s’entrainant la plupart du temps chez lui (un autre triathlète plus ancien, Ken GLAH était réputer pour faire la même chose)(indoor pool (« perdait trop de temps à discuter à la piscine selon ses dires »,  turbo trainer, et tapis roulant).

Bien sur, en tant qu’entraineur, on n’essaye pas de (re)copier l’entraînement des pros à des Age groupers (ou pire à des gamins) quand on les entraîne – cela serait débile (la plupart bosse, ont des gamins à gérer, des déplacements, du stress extérieur, pas la même capacité de travail mais surtout de récupération – un triathlète pro ne fait pas grand-chose entre ses 2 à 4 séances d’entrainement quotidienne)

Mais beaucoup de principes d’entrainement restent (heureusement) les mêmes, pour l’age grouper, pour celui qui veut se donner les moyens de progresser ou simplement se maintenir en bonne condition physique. Après faut il encore qu’il écoute et essaye d’appliquer ce qu’on lui dit 😉

 

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Rédigé par :

Rodolphe D.

Rodolphe D.

Dans le monde triathlétique depuis 1990.