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Interview

Julie BELLEIL, votre nouvelle présidente, a bien voulu se prêter au jeu de l’interview, afin que chacun puisse faire plus ample connaissance, avec celle qui va nous guider lors de la prochaine olympiade.

RD :  » Bonjour Julie. Après être passée par le Pole étudiant de la FAC de Nantes, peux tu nous décrire stp tes fonctions aux STAPS? »

JB :  » Actuellement, je suis secrétaire générale à l’UFR STAPS de l’Université de Nantes. Mon rôle consiste à coordonner les équipes administratives et techniques pour que les missions d’enseignements et de recherche se passent dans les meilleures conditions. C’est une fonction un peu « couteau suisse » où il faut savoir régler les problèmes et faire travailler les gens ensemble sur toutes les thématiques, la logistique, le budget, la sécurité, la scolarité… Avant, je travaillais dans le milieu culturel et associatif universitaire où j’étais responsable du Pôle étudiant, la salle d’animation du campus.
En parallèle, j’ai toujours eu des engagements associatifs. J’ai commencé par être militante féministe quand j’étais étudiante, j’intervenais dans les collèges et les lycées pour sensibiliser les plus jeunes au respect dans les relations filles-garçons et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. J’ai monté mon réseau professionnel des responsables vie étudiante des universités françaises, il y a quelques années. Actuellement, je suis aussi présidente d’Universitaire Solidaire une association de personnels universitaires qui proposent des hébergements d’urgence en familles pour les étudiants en grande précarité et qui montent des actions de solidarités (kit d’hygiène, équipement premier appart…).  « 

RD : « Peux tu stp nous décrire quand et comment tu es arrivée dans le monde du triathlon? »

JB : « Je viens d’une famille absolument pas sportive. La petite à lunettes qui ne rattrape jamais un ballon en cours d’EPS, c’était moi ! Je ne les rattrape toujours pas d’ailleurs.  

Parce que j’avais toujours mal quelque part, un osthéo m’a conseillé de bouger plus. J’ai commencé à courir un peu, aller à la piscine… Une chose en entraînant une autre je me suis retrouvée inscrite dans une des équipes de l’Université au tri-relais entreprise, Audencia, à la Baule. En sortant de l’eau, j’ai dit en rigolant que je n’étais même pas fatiguée et que je partirais bien pour du vélo… l’année d’après la responsable du comité des personnels (ma tante) m’avait pris un dossard pour mon premier S. J’étais terrifiée mais j’ai adoré !  

Je me suis inscrite au TCN dans la foulée sur les conseils de Sophie, ancienne TCNiste qui était mon osthéo de l’époque.
Ça a été un gros changement de vie. Mes amis m’ont prise pour une folle. Partir à 22h de la soirée parce qu’on a vélo le lendemain, pour eux c’était inconcevable.
Je suis arrivée là sans réel passé sportif, mais avec une grosse détermination à progresser. J’ai été super bien accueillie, conseillée et soutenue. »

RD : «  Quel est ton meilleur souvenir ? le pire? »

JB :  » Mon meilleur souvenir, c’est surement mon podium avec Alizée sur le swimrun de La Roche sur Yon, le hold up du siècle ! Il n’y avait que deux équipes féminines d’inscrites. Le calcul était simple c’était elles ou nous. Elles étaient équipées jusqu’aux dents avec du matos de swimrun flambant neuf, combinaisons assorties, plaquettes géantes, baudriers et longe. De notre côté c’était bricolage et compagnie. Mon pull était accroché avec une vieille chambre à air de vélo (perdu à la deuxième section de natation). On s’est dit que c’était mort en les voyant descendre de la voiture. Mais à la première natation on les a laissés loin derrière… pour citer quelqu’un que je connais « On prend des plaquettes qu’on est capable d’emmener ». On a tout donné et on est arrivées premières sans débat… mais tout le monde s’en foutait puisque c’était le départ du tri S. Un super souvenir ! 

J’ai vécu pas mal de grand moment de solitude sur des tri mais je crois que mon pire souvenir, c’est le cross tri découverte S de l’Evergreen à Chamonix. Johan et une copine s’étaient inscrits sur le half. Lac de montagne turquoise, parcours vélo et CAP dans un décors de rêve, moi aussi je voulais ma part d’aventure ! J’ai donc pris un dossard pour le plus petit format ! Je me suis rapidement rendu compte qu’on avait affaire à une équipe d’organisation de branquignols. Personne ne nous donnait les mêmes horaires ni les mêmes lieux de départ. Ils avaient trouvé l’animateur dans une boîte de nuit une semaine avant (véridique), le mec n’y connaissait rien et racontait n’importe quoi ! Le S partait à côté de la piscine de Chamonix, dans un trou d’eau qui sert à stocker la neige évacuée de la ville pendant l’hiver. Quand on a voulu aller s’échauffer en nageant un peu, le fait de remuer la vase à fait remonter une abominable odeur sur tout le parc à vélo. On devait partir à 9h30. A 10h15 on attendait encore sur le bord, en plein soleil dans les combis et les bonnets de bain. L’animateur nous a même proposé d’aller manger une gaufre au stand en attendant (super idée !). Quand ça a fini par partir je vous laisse imaginer le bazar à trente ou quarante pour faire deux tours dans la mare à caca (j’ai regretté l’étang de Saint-Julien de Concelles).  

Avec le recul, j’aurai dû me méfier qu’il y ait autant de licenciés de clubs de VTT inscrits sur cette course. Après avoir manqué de mourir deux ou trois fois en passant par-dessus mon guidon, dans des singles à flan de falaise, j’ai dû accepter que non, je ne savais pas faire de VTT et finir le parcours à pied. Pour la partie CAP, c’était magnifique, vue sur le Mont Blanc… mais entièrement débalisé par les locaux. Perdue, j’ai fini par atterrir en plein centre-ville de Chamonix au milieu des gens qui mangeaient en terrasse et qui faisaient du shopping. A ce moment-là, tu prends l’air de savoir exactement ce que tu fais et tu suis le bruit de la sono pour retrouver le parc à vélo et enfin terminer ce sketch de course. « 

RD :  » Quels sont tes objectifs sportifs pour 2021? et après? »

JB :  » Pour la saison à venir je veux passer sur a distance M. J’ai déjà mon dossard pour Lacanau. Je voulais aussi essayer les cyclosportives.  

Je veux continuer à progresser, à apprendre et à m’amuser. Pour la suite je n’ai pas de plan détaillé à long terme à part continuer à progresser pour voir jusqu’où je peux aller. Pour moi je ne vois pas l’évolution en termes d’augmentation des distances à tout prix. Il y a des objectifs qui me font rêver comme un vrai tri de montagne (pas l’Evergreen, plus jamais) ou un triathlon à l’étranger dans les paysages nordiques. « 

RD : «  Et tes souhaits pour le TCN pour la prochaine olympiade ? »

JB : «  Il y a beaucoup de projets portés par le CODIR et plus généralement le club : une École de triathlon attractive et dynamique, des équipes élites sur les plus hautes marches des podiums, l’organisation d’un triathlon sur la région nantaise, un renforcement de notre réseau de partenariats… Ce sont de beaux projets ! Nous devons surtout renforcer notre visibilité auprès des pouvoirs publics. Nous avons pas mal de choses à dire sur beaucoup de sujets, l’accessibilité des équipements, le sexisme dans le sport, la détérioration des espaces naturels, la violence routière à vélo… nous pouvons contribuer à faire avancer les choses à notre niveau.  

Mais ce que je souhaite le plus sincèrement c’est de poursuivre la dynamisation de notre vie de club pour que chacun se sente accueilli et accompagné quelques soit son projet sportif. C’est ce qui fait notre identité, de super conditions entraînements et l’accompagnement de coachs d’une grande qualité pour tous ceux qui veulent améliorer leurs performances, dans une ambiance de camaraderie. Nous formons une communauté qui rassemble des gens de beaucoup d’horizons différents. Chacun doit pouvoir mettre la main à la pâte pour s’impliquer dans le projet. Nous avons bien vu ces dernières années que nos athlètes restent de plus en plus au club d’une année sur l’autre. Le TCN ce sont des amitiés de longues dates, des couples, des familles dont deux bébés à venir rien que cette saison !  « .

RD : « Est ce facile de partage la vie d’un autre triathlète 😉 ? »

JB :  » Quand je suis arrivée au club, c’était une blague avec les copines. Entre la dégaine avec le bonnet de bain, les traces de lunettes, les tenues de vélo d’hiver et les tronches de perdues en fractionnée… on avait aucune chance ! Et pourtant un co-voiturage et quelques années plus tard on est pacsés et on fait des travaux dans notre appartement.  

C’est pratique de vivre avec un autre triathlète. On se soutien, on se motive, on se comprend. Le « t’as fait quoi comme séance ? » remplace le « ça a été le boulot aujourd’hui ? ». C’est notre mode de vie. On s’entraîne un peu ensemble quand on peut. On organise des vacances liées au calendrier des courses.  

Si j’avais un conseil pour les célibataires du club, remplissez bien le « Qui court où » et proposez des covoiturages 😉 « 

RD : « Merci Julie – En espérant que la crise sanitaire nous laisse tranquille pour 2021. »

 

 

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Rédigé par :

Rodolphe D.

Rodolphe D.

Dans le monde triathlétique depuis 1990.