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Pronostic et Top 50

Je suis toujours très surpris quand j’entends des athlètes me dire qu’ils veulent réaliser 2h27 sur tel triathlon, 8 mois en amont, ou m’annoncer une place au final de course, ou qu’ils seraient satisfait si ils faisaient un top 10, un top 50 (Marc TOESCA a aussi été triathlète) ou un top 100 sur telle course.

30 ans de triathlon m’ont appris qu’il était difficile de pronostiquer un chrono trop précis en amont, et il y a des moyens de quantifier avec un peu plus de pertinence la performance (% du temps du vainqueur en est un).

1) L’un des problèmes majeurs du triathlon est que les distances ne sont que trop rarement mesurées avec précision, et que du coup l’organisateur se laisse une marge de manœuvres parfois (trop) conséquente.

Beauvais a organisé une année un Grand Prix avec 3700m en cap (faut dire qu’ils avaient surtout des nageurs rouleurs à l’époque dans l’équipe, donc il y’avait moins de chances que les kényans blancs de Sartrouville ne creusent des écarts importants sur la dernière portion)(le parcours plus réduit en cap avait été fait sciemment)

Idem pour Embrun en 2016, le marathon ne faisait que 38,6km. James CUNNAMA courre en 2h45’…

Cela paraît rien, mais pour un age grouper, à 10km/h cela fait 21’30 de moins en cap.

Ceux qui sont familiers du triathlon de la Baule savent bien que sur les 20 dernières années, la partie natation a souvent été plus proche des 1800m, voire 2000m (mer d’huile), que des 1500m.

Il suffit de regarder les chronos de garçons comme Yves CORDIER, Ben SANSON, Raoul SHAW, (record perso sous les 16’ au 1500m), quand ils mettent le pied sur le sable.

Une année à Saint Jean de Monts il y a avait 8km sur le M en cap, de quoi courir un chrono digne d’Alistair BROWNLEE.

Une année, un organisateur Vendéen avait (volontairement) mis beaucoup plus que 750m en natation afin que ‘les athlètes en aient pour leur argent’ . Super pour l’athlète déjà un peu juste et qui appréhende à nager 750m, et qui n’a fait que des entraînements de 800m.

Bref les exemples de distances tronquées ne manquent pas.

2) Un second paramètre que l’on ne maîtrise pas sont les conditions climatiques (cela sera sympa de faire un duathlon ou un triathlon aujourd’hui).(En photo, Matt REED qui avait gardé sa combinaison néoprène pou rouler tellement les conditions météo étaient pourries)

Prenons l’IM de Nice parfois réalisé sous de violents orages, où avec une canicule et pollution en 2019 (les distances avaient été réduites sur décisions préfectorales)

Que dire maintenant des conditions météo ?

Les Sables d’Olonne ont du parfois remplacer la natation prévue en mer dans le lac de Tanchet, a du parfois annuler la partie vélo et remplacer par un aquathlon.

La Baule a connu le même sort avec par deux fois, des compétitions carrément annulées.

3) Anticiper un top 50 ou un top 100m ou un premier tiers de classement ne veut pas non plus dire grand-chose si on ne connaît pas le niveau de départ.

Pour le 70.3 des Sables sur les deux dernières éditions

70.3 Les SABLES 2020

1er Rodolphe VON BERG : 3h44’12

17 athlètes sous la barre 4h00

70.3 LES SABLES 2019

1er Frederik VAN LIERDE : 3:56’46

2 athlètes sous la barre des 4h00

Sûrement un niveau différent mais aussi des conditions de pratiques différentes

Prenons une autre course locale, le semi d’Orvault. Le temps du vainqueur fluctue suivant le plateau. Le top 100 subit une variation de 8 minutes ! (On peut d’ailleurs voir que le niveau général n’augmente pas forcément). 23 secondes au 1000m de différence pour la même place (100e) à l’arrivée.

année 1er 100e
2020 01:08:11 01:26:25
2019 01:06:14 01:27:25
2018 01:06:38 01:28:15
2017 01:04:26 01:26:42
2016 01:04:17 01:25:13
2015 01:08:42 01:27:04
2014 01:05:52 01:27:53
2013 01:04:03 01:25:28
2012 01:03:13 01:24:34
2011 01:06:48 01:26:09
2010 01:07:28 01:24:54
2009 01:08:21 01:24:40
2008 01:06:44 01:23:12
2007 01:06:44 01:23:34
2006 01:06:08 01:26:48
2005 01:06:22 01:22:57
2004 01:06:19 01:22:55
2003 01:06:50 01:23:15
2002 01:06:10 01:22:23
2001 01:05:06 01:22:49
2000 01:05:58 01:22:14
1999 01:03:37 01:24:07
1998 01:03:53 01:20:14
1997 01:06:57 01:22:15
1996 01:06:09 01:21:14
1995 01:04:46 01:19:57
1994 01:05:53 01:21:23
moy 01:05:59 01:24:13
best 01:03:13 01:19:57
worst 01:08:11 01:28:15

Combien faut il d’années d’entraînement pour le plupart d’entre vous pour gagner 23sec au 1000m???

Si vous démarrez à 6’00/1000m sur semi, cela peut (doit) être assez rapide. Si vous courrez déjà 4’15/1000m, cela peut prendre un peu plus de temps ?

Contrôlons le contrôlable.

Entraînez dans des conditions différentes ; Pluie, mer agitée, vent important, canicule comme cela le jour J, vous êtes armés et fin prêts à aborder au mieux tous les scenarii de course.

Entraînez vous pour réaliser votre meilleure performance possible le jour J. (être finisher n’est pas un objectif – voir article court ou longue distance).

Donc si vous avez fait 2h33 à la Baule une année, 2h36 l’année suivant ne sera pas forcément signe d’une course moins bien exécutée.

Pour aujourd’hui, on va courir 1h00 et on savoure le vent et la pluie dans le nez. Oui les entraînements les jours de temps pourris comptent double, par sur Strava, mais dans ma méthodologie, oui 😉

A person can be blessed with raw talent (or an 80-inch wingspan like Michael PHELPS), but nobody can achieve excellence without putting in hours and hours of practice. To prepare for the 2004 Olympic games, Michael PHELPS trained 365 days a year for six years,” says Bob BOWMAN.

“You’ve got to be kidding,” I said in astonishment.

“I know because I was there for all of it,” BOWMAN responded. “For Christmas, New Year’s and birthdays. Michael worked harder than I’ve seen anybody work in any endeavor.”

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Rédigé par :

Rodolphe D.

Rodolphe D.

Dans le monde triathlétique depuis 1990.