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Swimrun de Carantec

Le samedi 5 juin, pour la reprise des compétitions, le TCN alignait 3 équipes sur le Swimrun M de Carantec :
– La Team Camembert (Ben & Marie) : 4e
– Les Carottes de l’Amour (Hadrien & Lucie) : 5e
– La Team Tonic devenue la Team Gastro (JB & Léa du Brest Triathlon) : DNF…
Marie nous livre son palpitant récit de course !

Après l’annulation du Swimrun de Mesquer qui devait signer le lancement officiel de la reprise, le Swimrun de Carantec est tombé à point nommé pour nous consoler.

Au programme 18 km dont 5km de natation dans un paysage magnifique : la Team Camembert s’inscrit !

Et pour que ce soit vraiment parfait, 2 autres binômes du club participent aussi. Hadrien et Lucie (« Les Carottes de l’Amour », on est toujours aussi admiratifs d’Hadrien qui assume parfaitement ce choix de nom d’équipe), Jean-Baptiste et Léa (alias Team Gastro, vous comprendrez pourquoi par la suite).

Veille du départ, on drop la mini Chach’ chez sa grand-mère la veille de ses 3 mois en bon parents indignes que nous sommes et nous voilà partis pour la Bretagne Nord. C’est un peu comme si on partait faire le Norseman dans notre tête quand on évoque la température de l’eau.

Benjamin me rappelle les règles de base du swimrun : « tu ne regardes pas les poissons parce qu’après tu fais n’importe quoi sur la direction ». Evidemment je réplique immédiatement « tu ne bouffes pas tout le ravito sinon tu vas encore te rouler par terre parce que t’as mal au ventre ». On est donc bien prêts.

Une petite analyse de la concurrence commence à nous donner une idée du niveau … forcément, tous les « forts » se sont inscrits sur cette course de reprise, dont la team de Saint Nazaire qui a fait 10ème au championnats du monde en équipe mixte. S’ajoutent à ça les copains : Lucie & Hadrien qui ne lâcheront rien : ils n’ont rien à prouver en natation et on sait que Lucie a pas mal progressé en course à pied mais on continue à croire que leur point faible est là (première erreur).
JB et Léa, qui nous explosent en course à pied, et on sait qu’avec la longe, le petit point faible de Léa en natation peut être vite comblé.
De notre côté, on est habituellement avantagés par la course à pied car le niveau en natation est haut sur les Swimrun, mais l’accouchement en mars vient inverser la donne : ça ne fait qu’un mois et demi que je me suis remise à courir et j’ai passé ma grossesse telle une baleine dans la piscine ce qui m’a permis de vraiment progresser en natation.
Le suspense reste donc entier.

La veille de la course, dans notre Airbnb, JB nous parle d’un petit souci qu’il traine depuis le mercredi précédent : la nuit sur les toilettes lui confirme que le problème est toujours bien présent !

Jour J : 2 sas de départ sont mis en place à 15 minutes d’intervalle, JB et Léa sont dans le premier départ et nous dans le 2ème, avec Hadrien et Lucie. Il fait beau, la mer est calme et pas si froide, le cadre idyllique.

On observe le premier départ : JB part comme une balle (on saura après qu’il a fait paniquer les meilleures équipes avec ce rythme) avec Léa accrochée derrière lui qui tient très bien, ils sont 1er ! Bonne stratégie car un gros bouchon se créé en bas de la côte 100m plus loin, tous les concurrents de la 2e vague comprennent qu’il faut partir à fond.
C’est à notre tour de partir comme des idiots, je donne tout, j’espère ne pas laisser un organe sur le chemin mais heureusement la combi retient tout ça.

Nous voilà au coude à coude avec Lucie et Hadrien qui nous imposent un rythme bien trop élevé à notre goût en course à pied, résultat, je suis trop épuisée pour nager devant et c’est Benjamin qui s’arrache pour les tenir, impossible de mettre en place notre stratégie habituelle. Le parcours est bien difficile entre les côtes et autres escaliers, sans parler des passages sur la plage. Niveau transition, le nouvel équipement de Ben (un pull buoy de la taille de la bouée crocodile que j’avais eu pour mes 7 ans), nous fait perdre du temps sur les transitions (il niera cette affirmation si vous lui en parlez) ce qui a le don de m’énerver, mais visiblement il y tient, je vais devoir négocier pour qu’il lâche ce truc sur les prochaines courses.

On continue, Lucie et Hadrien nous distancent, petit coup au moral, on se jette à l’eau pour une Xième natation et là je sens mon corps s’ouvrir en deux avec la sensation de couler : non, ce n’est pas une césarienne mais c’est tout comme, la fermeture de ma combinaison vient de s’ouvrir, elle est remplie d’eau, je ressemble à la bouée qui est juste à côté de moi … catastrophe. Je me mets sur le dos pour la remettre, Ben croit que j’ai fait un malaise, gros coup de stress, le moral au fond des chaussettes pleines de sable mais finalement tout rentre dans l’ordre et c’est reparti.

Au bout de 2h, on rattrape JB et Léa qui sont arrêtés sur le côté : la Team Gastro prend tout son sens, ils auront leur revanche une prochaine fois c’est sûr. Le paysage est magnifique, c’est surement la plus belle vue des toilettes qu’il aura eu de sa vie.

Je me dis qu’il faut vite me faire pardonner de cette histoire de combi sinon je vais me retrouver mère célibataire et là, allez savoir pourquoi, je me sens pousser des nageoires, je nage enfin devant, fraiche comme un gardon et on raccroche nos chères Carottes de l’Amour sur la natation suivante. Une petite accélération supplémentaire au bluff et on les distance une bonne fois pour toutes.
On termine la course à fond, je ne sens plus mes jambes et les descentes font vraiment mal, la dernière traversée de plage est un enfer mais nous voilà arrivés ! C’était génial !

Ben regarde les résultats, on est 4ème à 1min40 du podium, même le saucisson du ravito final n’arrivera pas à le consoler. Moi je suis ravie parce que je ne me pensais absolument pas capable de tenir cette vitesse et on est qu’à 13 minutes des premiers, la fameuse team de Saint Nazaire.

Une reprise presque parfaite, et surtout une bonne dose d’expérience gagnée pour la suite, qui nous montre qu’en Swimrun, tant qu’on a pas passé la ligne d’arrivée, tout est encore possible.

Prochaine étape : Le Swimrun Iroise L le 4 juillet, on prend les mêmes et on recommence, mais cette fois on mélange les équipes. Je serai en binôme avec Léa, Ben avec JB et les Carottes de l’Amour restent ensemble pour le S. Ce sera encore un super entrainement pour l’Otillo 1000 lakes fin septembre en Allemagne.

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Rédigé par :

Hadrien Kermarrec