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Retour sur les JO d’Alexandre Paviza

Alexandre PAVIZA revient sur sa course aux JO de Tokyo !

« Je vais essayer d’être aussi prolifique que la tortue pour mon résumé de course…

Dimanche 15 aout, je suis partie en direction de l’INSEP à Paris avec ma collègue de l’équipe de France Gwladys, ma voiture chargée de tous nos vélos, fauteuils et équipements nécessaires pour les JO. Nous sommes arrivés dans l’après midi et avons pu déposer nos affaires avant de repartir nous entrainer – nos derniers entrainements sur le sol français avant notre départ pour le Japon !

Lundi 16 aout, toute l’équipe de France était à l’aéroport Paris Charles de Gaulle, tôt le matin, pour faire enregistrer toutes nos affaires, passer tous les contrôles de sécurité nécessaire et embarquer pour Tokyo ! Quelques petites frayeurs de dernière minute (des problèmes de dates sur mes papiers japonais, heureusement vite résolus !) et avec un peu de retard (départ 15h au lieu de 13h), je me suis bien envolé.

Mardi 17 aout, bien arrivés sur le sol nippon, je suis parti en direction du Mont Fuji pour une semaine d’entrainement à la campagne avec l’équipe de France ! Au programme, entrainements et accueils par les riverains (toujours dans le respect des normes sanitaires, assez strictes pour les athlètes).

C’est le mardi 24 aout dans l’après-midi que je suis finalement arrivé au village olympique. Sur place, l’ambiance était calme et respectueuse : nous étions testés tous les matins pour la COVID19 et tout le monde était très conscient qu’un test positif signifiait la fin de notre parcours olympique. Tous nos déplacements étaient très contrôlés : par exemple, les fenêtres de nos bus ne pouvaient pas s’ouvrir lors de nos trajets et les bus étaient fermés de l’extérieur, comme scellés !

Une fois arrivé au village olympique le mardi, pas le temps de trainer, j’ai installé mes affaires et suis allé me coucher tôt : en effet, le lendemain matin, mercredi 25 aout, il fallait se lever à 4h pour pouvoir aller reconnaitre le parcours de natation à 6h30 !

Une fois rentré à l’hôtel, je suis allé manger, puis préparer mon vélo qui partait dès l’après midi afin d’être transféré vers le lieu de course en vue de la reconnaissance du parcours vélo le lendemain. Encore un départ aux aurores le jeudi 26 aout : levé 4h pour être à 6H30 à faire la reconnaissance vélo et course à pied. Le parcours vélo était relativement simple : 4 boucles avec une légère montée de 2.5km suivi d’une descente tout aussi longue et peu de virages difficiles. Le parcours de course à pied était également assez simple : 4 boucles avec une petite bosse à chaque tour et sans difficulté technique majeure.

Une fois de retour à l’hôtel, nous sommes allés manger tôt. En effet, pour éviter de trop se mélanger aux autres athlètes et limiter nos chances de transmission de la COVID19, nous sommes allés manger vers 11h. C’est seulement à ce moment-là que nous avons appris que l’on ne pourrait récupérer les vélos qu’à 19H : une mauvaise surprise qui change le programme d’entrainement en dernière minute, et nous prive d’une dernière bonne séance d’entrainement en vélo, car le lendemain matin était occupé par le briefing avec tous les athlètes, et il fallait rendre les vélos définitivement avant midi !

C’était assez surprenant car habituellement, nous donnons notre matériel la veille de la course au soir : ici, nous avons dû donner nos vélos et fauteuils le vendredi midi, pour une course le dimanche matin ! Pas idéal niveau entrainement, surtout pour les handi fauteuils qui n’ont pas la possibilité de partir faire un jogging en toute autonomie. Du coup, vendredi après-midi, c’était natation pour moi.

Samedi 28 aout, nous étions tous à regarder la course de nos collègues en PTS4 et PTVI qui couraient 24h avant moi. Une belle journée pour l’équipe de France, avec notamment une médaille d’or et une médaille de bronze ! Le reste de la journée, c’était repos, préparation du sac et du petits matériels (ex. pose des autocollants sur le casque).

Dimanche 29 aout, je me suis levé à 4h afin de manger un peu et de poser mes tatouages, et en route vers le lieu de la course ! Arrivée sur place, après vérification du matériel, je me suis installée sur mon emplacement. Nous avions un peu de temps d’avance, j’en ai profité pour aller m’échauffer un peu avec un tour de vélo. Et là, mauvaise surprise : je me rends compte que, sur ma cassette de vélo 11-32, les derniers pignons passent de manière très anarchique ! Je m’arrête pour régler le problème, tout à l’air de bien fonctionner, mais pas le temps de tergiverser : c’est déjà l’heure de se mettre en place pour la présentation des athlètes. La tension monte…

On s’installe sur le ponton, on se met dans l’eau, et le départ est sonné… Mes concurrents nagent très bien et je me concentre sur mon objectif : sortir de l’eau au contact du groupe. Objectif atteint ! Belle transition avec mon Handler vers la partie vélo.

Malheureusement, je me rends assez vite compte que mes problèmes de vélo ne sont pas entièrement réglés : les pignons 11 et 12 ne passent plus. Je mouline à 120 tours / minute pour difficilement atteindre 53-54km/h en descente, la où je descendais facilement à 60 km/h lors de la reconnaissance. Je sais donc que je vais perdre du temps et tente comme je peux de limiter les dégâts.

La deuxième transition se passe bien. Je monte sur le fauteuil et, à peine sorti du parc, je réalise que je ne peux pas taper correctement pour actionner la roue : il y a un souci sur ma main courante droite, un liquide collant et visqueux qui empêche mes gants de course d’adhérer et rend inutile mes efforts.

Je suis un peu dépité mais je n’ai jamais abandonné lors d’une course, alors ce n’est pas lors des JO que j’allais commencer ! Je m’arrête donc prendre une serviette pour nettoyer partiellement ma main courante et repart. Je finis dernier, un peu triste de ne pas avoir pu exprimer tout mon potentiel et mis à profit l’entrainement des derniers mois – mais au final, je retiens tout le beau parcours qui m’a mené à cette olympiade ! Et le soutien de tous autour de moi. »

Retrouvez l’article paru le 12/10 dans l’Hebdo Sevre & Maine: https://actu.fr/pays-de-la-loire/geneston_44223/alexandre-paviza-revient-sur-ses-jeux-paralympiques-de-tokyo-ne-jamais-abandonner-face-a-une-difficulte_45608064.html

Toutes les infos d’Alex sur son site: alexandrepavizaparatriathlon.jimdofree.com

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Rédigé par :

Florent Jolivet