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Zoé : “Il ne faut pas avoir peur, en tant que femme, à s’entrainer avec les hommes !”

Cette semaine nous avons donné la parole à une athlète féminine, nouvelle Nantaise et nouvelle TCNiste : Zoé Simonneaux.

1. Peux-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas encore ?

J’ai 31 ans, j’ai grandi à côté de Nantes. Pendant 8 ans, j’ai été responsable de restaurants gastronomiques en France et à l’étranger. L’année dernière, j’ai quitté mon job à Paris pour revenir à Nantes et ouvrir mon propre restaurant. Entre-temps, j’ai traversé la France à vélo, pour me laisser le temps de réfléchir à tout ça. 

Côté sportif, j’ai découvert le triathlon en 2010, lorsque j’ai fait le S de La Baule en relais avec mon frère et ma sœur. A l’époque je courais au moins une fois par semaine et je nageais aussi depuis l’âge de 6 ans une heure par semaine. En revanche, je ne connaissais pas encore le vélo. En 2019 j’ai refait le triathlon de La Baule, seule cette fois, avec un chrono de 1h27. C’était une super expérience qui m’a donné envie de m’inscrire en club, donc l’année suivante j’ai pris ma première licence au RMA triathlon à Paris, un club convivial avec une très bonne ambiance. C’est là-bas que je me suis familiarisée avec le vélo. Donc après avoir emménagé à Nantes à la rentrée 2021, j’ai pris une licence au TCN et refait le triathlon de La Baule. J’ai terminé en 1h18, 13e femme ! Une bonne surprise suite à ma première année en club !

Deux dernières choses à propos de moi, je cours toujours en short, j’ai l’impression de courir plus vite ☺️ (je sais : pas bon pour les genoux…) et je suis d’une maladresse folle ! Pour l’anecdote je suis tombée à l’échauffement de mon premier bike and run, j’avais le genou en sang au départ de la course…

2. Raconte-nous ton périple à vélo ?

J’étais à un moment charnière entre ma vie professionnelle et personnelle, j’avais envie de prendre du temps pour moi et je voulais voyager à vélo seule, prendre l’air. Le vélo c’est méditatif, ça vide l’esprit et ça permet de résoudre pas mal de choses. 

J’avais envie de suivre la Vélodyssée jusqu’à Hendaye, après je n’avais rien planifié. Je suis partie de Nantes, et je suis arrivée à la frontière espagnole en moins de 10 jours. Après quoi, j’ai visité un peu, je suis passée par le Pays basque, les Pyrénées, le col du Tourmalet, le col d’Aubisque… Au retour, j’ai emprunté la Scandibérique, depuis Saint-Jean-Pied-de-Port jusqu’à Tours et après j’ai suivi la Loire à vélo. J’ai roulé 3500 km en un mois et demi, en roulant en moyenne 100 km/jour, mais je ne roulais pas tous les jours. 

Durant ce voyage j’ai appris la patience, à me laisser porter par les évènements. A vélo lorsqu’il pleut, il pleut ! On n’y peut rien, on prend son mal en patience et on continue de pédaler. C’est suite à ce voyage que je me suis rendue compte que je ne voulais pas retourner à Paris à la rentrée et que j’avais envie d’ouvrir un restaurant avec ma sœur. 

C’était une manière de voyager que je ne connaissais pas, et qui s’est avérée être une super expérience ! Le vélo c’est tellement populaire, les gens sont curieux lorsqu’ils nous voient arriver en ville chargé de bagages, encore plus quand on est une femme. Et puis, c’est simple, c’est bon pour l’environnement et c’est accessible !

3. Qu’est-ce que tu aimes dans le triathlon ?

Je travaillais dans le haut de gamme, chaque jour était une nouvelle compétition : extrême précision et répétition des gestes, cohésion d’équipe, communication non-verbale. Tout ça se rapproche du sport en compétition. C’est pour ça que je prends du plaisir en triathlon, c’est à la fois physique et intellectuel, il y a de la stratégie, de la rigueur, la gestion de l’effort et de la technique ! Il faut toujours rester concentré, pendant les courses et pendant les transitions, on n’a pas le droit à l’erreur, à aucun moment, sinon on perd du temps et de l’énergie…

4. Parle-nous de ton intégration au TCN ?

Je suis allée à la réunion d’information en début de saison avant de m’inscrire. Julie Belleil, la Présidente, m’a rassurée sur le fait que c’était ouvert à tous les niveaux.

Puis j’ai participé à la journée d’intégration, ça s’est super bien passé, c’était intéressant d’avoir la possibilité de se rencontrer entre nouveaux et de rencontrer les anciens. Aujourd’hui, les personnes que je côtoie le plus sont celles que j’ai rencontrées lors de cette journée. 

Ensuite, la présence aux entraînements est importante pour créer du lien. Je suis de nature plutôt discrète et j’ai du mal à aller vers les autres habituellement, mais je trouve que je me suis bien intégrée. 

Le stage aussi était cool pour connaître de nouvelles personnes, j’ai adoré, ça permet de se voir dans un contexte différent, bien que toujours lié au triathlon, en plus on m’a souhaité mon anniversaire, j’ai eu le droit à la brioche avec des bougies et aux chansons de joyeux anniversaire ! 

5. Que penses-tu de l’encadrement au TCN ?

Rodolphe et les bénévoles encadrants sont toujours présents et prêts à nous aider. Comme nous sommes nombreux, il ne faut pas être attentiste mais au contraire aller chercher l’info dont on a besoin. Et puis les anciens sont ouverts à donner des conseils aussi, je pense à Natacha, JP, Vincent… ça permet d’évoluer !

6. Parle-nous de ta progression ?

En 6 mois, j’ai gagné dans les trois sports. En natation, je peux nager plus vite et plus longtemps ;en course à pied, j’ai gagné en vitesse, en régularité, et surtout en gestion de mes allures ;  en vélo, j’ai gagné en confiance, je me sens plus à l’aise à rouler en groupe,  je suis plus endurante et je gère mieux mon effort. En étant assidue, on peut aller plus vite, plus longtemps.

En général, j’essaie toujours de m’accrocher à celles et ceux qui sont un peu meilleur⸱e⸱s que moi. Souvent, je vois les gars et j’essaie de les suivre, ça me challenge, c’est un moteur pour me dépasser. Il ne faut pas avoir peur en tant que femme à s’entrainer avec les hommes. En vélo par exemple, il ne faut pas hésiter à aller à l’avant et ne pas se dire qu’on va rester derrière !

7. A l’approche du début de saison, as-tu des courses en vue ?

Oui, je prévois de courir plutôt des distances sprint, mais je vais essayer un M :

  • Le S de La Roche-Bernard, le 26 juin prochain 
  • Le M de Dinard, le 11 septembre 
  • Le S de La Baule, le 18 septembre

 

Entretien réalisé le 11/04/2022



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Rédigé par :

Thomas GARNIER