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Altriman, le TCN dans les Pyrénées Catalanes

Samedi 09 et dimanche 10 juillet, à des centaines de kilomètres de Nantes, au cœur de la haute vallée de l’Aude, se déroulaient les épreuves de l’Altriman. Trop tôt le samedi matin, Damien Boix et moi-même prenions le départ du XXL. Bien plus tard, Aude Pintenat, Benoit Belz et Julien Girault (ainsi qu’Edouard, ex-TCNiste) plongeaient au départ du Half-Altriman. Le lendemain, c’était au tour des super supportrices de la veille, Samantha George et Lucie Goarant, de courir le format Olympique. Retour sur ces courses exaltantes au cœur des montagnes catalanes.

Tout d’abord, permettez-moi de vous partager le récit de mon premier « Ironman ». Embrigadé par mon binôme d’aventures déraisonnables, la Tortue, je n’ai pas hésité longtemps avant de m’inscrire. Je n’ai pas fait de préparation particulière non plus, je ne me suis pas économisé non plus, 15 courses de tout type depuis le début de l’année… On peut dire que j’arrive naïvement à Matemale 2 jours avant la course, confiant dans ma capacité à toujours gravir la prochaine marche.

Après coup, la prochaine marche du côté des Angles, elle est tout de même fichtrement balaise !

Pour commencer, la natation nocturne est assez stressante, le noir est d’encre, l’altitude (ou la peur du monstre du lac) rend la respiration difficile. On est 3 à émerger 57 minutes plus tard. A 2 minutes du leader. Je me sèche bien , enfile cuissard, petite maille, maillot et mitaines (toujours écouter sa Tortue) et pars en souplesse. C’est parti pour cent quatre vingt dix-huit kilomètres, et cinq mille cinq cents mètres de D+. Je roule un temps avec un gars d’Echirolles (il abandonnera sur le marathon), puis un espagnol, enfin un lavallois (soit il a abandonné, soit il a pris son temps à pied, toujours est-il quand je l’ai revu il n’était plus souriant). La solitude ne sera réelle et pesante qu’après le 150ème km. Je me fais doubler par deux gars après le col de Creu (environ 1h45 de course), un d’eux tombera en panne de jambes dans le dernier col de la journée… Au sommet de Pailhères (14,7 km à 7.7%, un régal), suis-je « frais comme un gardon » comme me l’avait conseillé la Tortue ? Bof, il est costaud celui là. Ensuite, pas grand chose à dire jusqu’au 150ème, on monte, on descend, on mooonte, on descend.

Hécatombe quand arrive Sainte-Colombe. Damien avait dit: « A Sainte-Colombe, tu pleures ta mère ». Et il n’avait pas tort. Je me retrouve esseulé, il est 14h, ça chauffe, ça grimpe à 2 chiffres. Je sers les dents, je zigzague, je me jette dans le premier abreuvoir qui passe. Et une fois ce col du Garavel passé, ce n’est pas fini, non, non. Il y a ensuite de terribles montées, d’âpres pentes à gravir à 55 rpm (en 39-34) avant d’enfin basculer vers Matemale.

La course à pied va être longue. La veille je me suis fait un lumbago de stress, sur le vélo je ne le sentais pas trop mais quand j’en descends… un pépé. Je traverse le désert pendant 45 minutes, marche plié, m’allonge pour m’étirer les lombaires tous les 500m…Enfin je me dis que je n’ai pas essayé de courir « vite »… Ca fonctionne, on ne m’arrêtera plus. Je monterai deux fois l’ignoble côte de Balcère à fond de train, je reprendrai presque 10 places. Et je passerai l’arche, un peu dément, 12e en 14h37.

Trois enseignements pour cette course extrême:

  • Faire un plan nutrition avec une nutritionniste du sport (une certaine Annabel Le Cardinal…) est une excellente idée ;
  • Ne pas avoir scotché le parcours vélo soigneusement préparé en est une très mauvaise ;
  • Se vautrer un quart d’heure dans un abreuvoir à 300 m d’un ravitaillement est un peu ballot.

Bravo à mon mentor qui arrache sa 13ème médaille finisher, et à qui j’ai pensé toute la journée !

Sur le L, Benoit améliore son temps en maîtrisant sa càp, il avait bossé les sorties longues à vélo cet hiver, il était bien frais le lendemain ! De son coté, Aude monte d’une grosse marche très aisément, elle prendra tout de même un petit jour pour récupérer de ses huit heures de course avant d’aller faire le tour du Mont Blanc avec 15 kg sur le dos…Enfin, Julien nous partage son débrief:

« C’est une course que je ne connaissais pas, mais les récits de la tortue m’ont vraiment donné envie de venir aux Angles. Le format half était idéal pour découvrir cette épreuve. Au final, je n’ai que deux mots : très dur! La natation est agréable dans le lac. Le vélo est costaud, il faut encaisser les 2000m de dénivelé positif. Et puis, il reste le semi à effectuer, la première partie est plate, mais je suis émoussé du vélo. La marche rapide sur la partie montante me fait du bien et j’arrive à me relancer. A l’arrivée, c’est super, on passe par tellement d’émotions pendant la course, j’avais la sensation de terminer mon premier triathlon tellement j’étais content d’être finisher. Au final, super organisation, superbe ambiance, et surtout respect aux coureurs du full ALTRIMAN. »

 

Le lendemain, Lucie et Samantha amélioreront leur temps de 2021 sur un parcours olympique toujours aussi dur. On l’a compris, sauf pour le S, à l’Altriman ça grimpe, ça grimpe.

 

Retrouvez tous les résultats ici.

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Rédigé par :

Hadrien Kermarrec