Le 15 août dernier, se déroulait la 38e édition de l’Embrunman.
2 TCNistes, Romain Ponsin et Nicolas Audrain, votre « serviteur rédacteur » du jour étaient présents dans le sas de départ. Pour fêter les 5 mois qui viennent de s’écouler depuis cet évènement, voici deux récits de cette belle Aventure !
Romain :
« Lundi 15 août avait lieu le mythique Embrunman, mon premier Ironman ! Etant fasciné par la montagne et appréciant l’effort de monter un col à vélo, je ne pouvais pas passer à côté de cet évènement phare du triathlon longue distance.
Après quelques mots d’encouragement échangés avec Nicolas au parc à vélo, direction la ligne de départ pour aborder les 3,8 km de natation dans la pénombre Embrunaise où l’on entrevoie à l’horizon les montagnes se dessiner. Je réalise à cet instant la chance que j’ai d’être sur la ligne de départ. La natation se fait en « mass start » et se déroule plutôt bien. J’arrive à me frayer un chemin parmi les autres triathlètes et me cale sur ce que je sais faire, environ 1min50 au 100m, vitesse de croisière où je peux dérouler ma nage sereinement sans trop me fatiguer. A la fin de la première boucle, le jour se lève et permet de mieux optimiser sa trajectoire avec des bouées plus facilement visibles. Je sors de l’eau en 1h12 et dans mon esprit Embrunman commence vraiment maintenant.
A peine sorti du parc à vélo que déjà, ça monte. C’est noir de monde avec des spectateurs qui nous félicitent déjà alors qu’il reste tout à faire ! On commence par la montée des Puys, sorte d’échauffement d’une petite dizaine de kilomètres qui nous fait redescendre ensuite au niveau du pont d’Embrun, avec une vue splendide sur le lac Serre-Ponçon, le tout avec un soleil levant… j’en ai les larmes aux yeux. La partie vélo nous fera traverser tellement d’endroits magnifiques tout au long des 180 km avec des spectateurs qui donneront de la voix pour nous encourager, et des bénévoles présents tout au long du parcours. Je remercie encore Jean-Pierre pour ses encouragements sur la partie vélo et course à pied !
Je commence le marathon sans crampe, assez inespéré compte tenu du dénivelé à vélo, et je me cale autour de 6min le km. Le parcours course à pied d’Embrun est dingue. Il y a une première partie en sortie du parc à vélo, plate et bondée de spectateurs ce qui fait du bien à ce stade de la course. Arrivé dans l’hypercentre d’Embrun et après une terrible côte, l’ambiance est magique, on se faufile dans les ruelles, acclamés par les supporters sirotant un verre à la terrasse des cafés. Le marathon se déroule bien jusqu’au km25 où je sens le syndrome du TFL se manifester. J’avais prévu le coup et emporté avec moi mon attelle qui permettra de contenir la douleur jusqu’à la fin.
J’en tire une grande satisfaction personnelle et une grande fierté d’avoir réalisé cet objectif. Je n’ai pas eu de défaillance majeure et je suis très content d’avoir su gérer mon effort. Un des signes qui ne trompe pas concerne mon classement par sport par rapport aux autres triathlètes. Quand j’ai appris que mon moins bon classement concernait la partie vélo, paradoxalement, j’étais content. Le vélo devait être mon point fort, j’étais censé faire mon meilleur classement dans ce sport. Mais c’est en course à pied que je réalise ma meilleure performance, ce qui veut dire beaucoup pour moi quand je repense aux aléas rencontrés pendant ma préparation. J’ai su gérer la natation puis le vélo, j’ai su ralentir à vélo pour ensuite pouvoir courir le marathon dans les meilleures conditions. J’ai appris que ralentir permet d’aller plus vite.
Encore bravo à Nicolas pour sa médaille de finisher Embrunman 2022 ! »
Merci Romain pour ce récit et félicitations pour cette belle perf’ ! A mon tour… Pas simple de résumer 3,8 km de natation, 188 km de vélo et 42 km de course à pied en peu de mots, « désolé coach, j’ai pas réussi à faire plus court, surtout quand tu me demandes d’évoquer préparation, course et bilan » :
« Préparation :
Embrun, c’était dans un coin de ma tête depuis longtemps et donc une de mes motivations à prendre une licence au TCN en septembre 2021, afin de me préparer sérieusement auprès d’un groupe et d’un entraineur. Je me suis entrainé régulièrement – entre 6 et 20h par semaine – en fonction de mon envie et surtout de mon état de fatigue du moment, car il n’est pas toujours facile d’assimiler toutes ces heures d’entrainement, encore plus à l’aube de la cinquantaine.
Au niveau compétitions, je me suis engagé sur le tri du TCN à Vioreau, le S de Vertou en mai, le M de Paris en juin et le Triathbreizh L d’Inzinzac-Lochrist au mois de juillet, ainsi que sur 2 marathons (La Rochelle en novembre et Nantes en avril, sous les 3h30 à chaque fois). Sans oublier le stage à La Baule au mois de mars : super cool. Et 4 jours de vélo en solo dans les Pyrénées fin mai.
Course :
L’Embrunman, c’est beaucoup plus qu’un triathlon ! C’est aussi le mois d’août, les Alpes et l’occasion de passer quelques jours de vacances en famille et entre amis, dans un cadre magnifique. C’est donc quelques jours avant le départ que je monte la tente à 200 m de la zone de départ.
Pas de stress particulier les jours précédents, ni le matin au réveil. Je suis confiant, sûr de pouvoir aller jusqu’à l’arrivée. L’incertitude reste le chrono…
Je me mets à l’eau en queue de peloton, conscient de mon niveau de natation. J’espère pouvoir nager 2min/100m. Excepté quelques bonnes tasses et un ou deux coups de pieds reçus – dont un en pleine face sur le nez de la part d’un brasseur très musclé – la partie natation se passe plutôt bien. Je sors frais et dispos pour monter sur mon B-Twin après 1h20min dans l’eau.
Je prends bien mon temps lors de cette première transition pour ne rien oublier : 6min.
Les premiers kms de bicyclette mettent tout de suite dans l’ambiance : il y a beaucoup de monde sur le bord de la route. JP – le TCNiste le plus fidèle à Embrun, « le régional de l’étape » – est là dans la première côte pour m’encourager. Ça fait super du bien ! On est immédiatement dans le vif du sujet : ça grimpe ! Nous avons fait la reco des 40 premiers km avec JP la semaine précédente, je sais donc à quoi m’attendre, alors je gère, j’en garde sous la pédale, la journée promet d’être longue et peut-être même très (très) longue…
Route des Puys, pont de Savines-le-Lac, retour sur Embrun… Je ne vois pas mes supporters sur le bord de la route. Serai-je trop rapide ou y’a-t-il trop de monde ? Ils sont là pourtant – route des Balcons, un peu plus loin, mes 3 cyclistes venus m’encourager à un endroit où je ne les attendais plus. Puis Guillestre et la montée vers le col de l’Izoard. Je suis bien. Pas rapide mais bien. La montée est difficile mais sans plus, j’arrive au col à mon petit rythme, où je fais une pause de quelques minutes pour une vidange, un gros ravitaillement et un enfilage de veste, car je ne veux pas risquer un coup de froid dans la descente vers Briançon.
Je réalise une descente prudente, sans dépasser les 70 km/h, contrairement à mon nouvel ami Johan, voisin de camping flashé à 94 km/h ! C’est à partir de Briançon que la partie vélo se complique, avec la fatigue qui commence à se faire sentir, la chaleur qui monte et surtout le vent – de face bien sûr, on m’avait prévenu – qui est bien présent. Quelques belles côtes sont au programme de ce retour vers Embrun, notamment celle du Palon ! Je suis parfois dans le dur, mais rien de catastrophique, je continue à avancer… Arrivée sur Embrun, je croise les coureurs à pied déjà lancés à l’assaut du marathon. Mais il me reste une belle côte de 5 km que j’avais un peu oubliée, puis la descente vers le parc à vélo qui finit de m’achever car la route est en très mauvais état, un enchainement de trous et de bosses ! Je suis tendu comme un string, je n’arrive pas à me relâcher pour bien terminer ce parcours vélo exigeant. Un enfer que ce dernier quart d’heure ! Heureux d’en finir et de descendre de mon cheval d’aluminium, après 9h12min assis sur sa selle, durant lesquels je me suis bien hydraté et alimenté, sans aucun problème de digestion. C’est déjà ça de pris pour la suite…
Pour cette 2e transition, je prends encore plus mon temps pour récupérer : 10min !
Je débute la course à pied assez surpris : les jambes tournent bien. Pas vraiment de douleur musculaire. Arrêt de suite au 1er ravito pour un panaché « Coca – Saint-Yorre » dans un nuage de guêpes ! C’est parti pour 42 km…
Je suis très rapidement accueilli par ma petite troupe de supporters, ça fait du bien pour entamer ce 1er km. Le premier tour – sur les 3 à effectuer – se passe sans difficulté. Je trottine, m’arrête à tous les ravitaillements, retrouve le camarade JP qui m’encourage chaleureusement ce qui me redonne un coup de boost. Si j’arrive à garder ce rythme, ce marathon ne sera qu’une formalité !
Mais évidemment, ce ne fut pas le cas ! Gros coup de bambou à l’entame du 2e tour. J’ai chaud ! très chaud ! Quelques étourdissements et beaucoup de fatigue me font tituber. Je n’arrive plus à ingérer de gel, ni à boire suffisamment, tout juste capable de me rincer la bouche. Je plonge la tête sous les robinets, essore des éponges gorgées d’eau fraîche sur mon cou, mon torse, mon visage… Je gère comme je peux en alternant course et marche – surtout marche – mais sans m’arrêter car je sais qu’il serait alors très difficile de repartir. Je m’accroche. Le 3e tour est réalisé sur le même tout petit rythme, dans le gros dur, mais avec la certitude de franchir la ligne d’arrivée dans les temps ! Une perspective encourageante qui m’incite à continuer à mettre un pied devant l’autre, à trottiner quand quelques forces reviennent. Ce n’est que dans la dernière ligne de droite, les 3 derniers km que je retrouve mes jambes de senior et que je peux courir « à toute vitesse » jusqu’à la ligne d’arrivée après 4h43min, mon plus long marathon !
La nuit vient de tomber. Quelle ambiance à l’arrivée ! Je suis heureux et fier de terminer dans les temps. 15h32min pour boucler cet Embrunman. Objectif « finir » tenu, mais ce fut un peu plus long que prévu. Un p’tit massage bienvenu – wahoouuuuu – et place au débrief avec mes enfants et mes amis. Et puis le lendemain, jour de mes 50 ans, après un 2e massage (presque) intégral ;-), une terrasse au bord du lac avec Romain et Super JP pour siroter quelques bières bien méritées .
Bilan :
C’est finalement la natation qui m’a posé le moins de difficulté, alors que c’est clairement ma discipline la plus faible. Dans un lac calme, avec une combi, c’est plus facile !
J’ai manqué de préparation en vélo. Je n’ai pas fait assez de dénivelé, pas fait de home trainer. À travailler la saison prochaine…
Quant à la course à pied, j’ai clairement trop négligé de m’entrainer lors des derniers mois, pensant que j’allais pouvoir profiter de mon expérience de marathonien et de traileur. Erreur ! Expérience qui m’a tout de même bien servie pour gérer les moments difficiles, à rester concentré et lucide pour aller jusqu’à l’arrivée.
Merci à coach Rodolphe pour ses précieux conseils et ses encouragements, à Victor pour les séances natation du mercredi, et plus globalement à vous toutes et tous, chers TCNistes, pour cette super première année passée à vos côtés.«
Prochain départ dans 7 mois tout juste… le 15 août 2023 ! Il reste encore un peu de temps pour s’entrainer… Qui pour accompagner Maxime et Alban ?
Rendez-vous dans l’excellente rubrique « Qui Court Où ? » pour y inscrire vos intentions de participations et je dirais même plus vos inscriptions…
Le site officiel de l’Embrunman : https://www.embrunman.com/
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